Une française qui a pris un café (par un blogueur invité)
- David Meagher
- Apr 17, 2020
- 2 min read

Le café de Mortagne au Perche
En arrivant sur la place centrale de la petite ville, je n’ai pu m’empêcher de remarquer le petit
café du coin. Il ressemblait au café de mon enfance, vieux de plusieurs décennies: le canapé
pour protéger les petites tables dehors qui maintenant accueillent les fumeurs invétérés. Dans
mon enfance, ils avaient tous le coude sur le comptoir, la cigarette au bec, buvant leur café,
leur petit verre (de vin) ou autres aperitifs à n’importe quelle heure de la journée. Après avoir
lu le journal Ouest France, ils refaisaient le monde entre eux.
C’étaient les habitués, et à ma surprise, ils existent toujours La propriétaire, la serveuse les
connaissent tous, leurs noms, leurs habitudes, les routines, la café – c’est l’extension de la
maison et le club social en même temps.
Après un petit tour dans la ville, nous revenons au café, oū nous entrons et passons notre
commande de deux cafés sans sucre après avoir fait la queue au comptoir. La serveuse etait
étonnée de notre commande car elle pensait que nous voulions des cigarettes ou faire le lotto.
Comme avant, les deux ont le même comptoir, séparé du bar par l’entrée pour le personnel.
La premiere chose que l’on voit dans un café, c’est le comptoir des cigarettes et du PMU.

Nous finissons par choisir une petite table près de l’entrée afin de voir les allés et venues des
habitués. Au fond du café, il y a un homme d’une soixantaine d’années qui regarde les
courses à la télé, espérant que son cheval arrive premier. A environ trois heures, une femme
dans la cinquantaine entre dans le café, laisse son manteau sur sa chaise, à sa table puis se
penche au-dessus du comptoir afin embrasser la serveuse occupée à nettoyer les bouteilles
sales à mesure. La serveuse retourne la bise et déposant sa bouteille lui demande:”comme
d’habitude?”.
Après quoi suivit le commentaire des nouvelles locales et nationales lues dans
le Ouest France - les choses ne changent pas -. Son accent etait bien Normand, mangeant ses
voyelles, changeant les consonantes pour d’autres, trahissant la vie de la campagne qui coule
dans ses veines. Nous l’écoutions d’une manière distrète car elle occupait le centre du café
comme une comédienne se plante au milieu de la scène. Soudain, notre attention se trouve
tourner sur son triomphalisme à acheter certain produits à l’étranger: ”oua, quand j’y va Aux
Etats-Unis ou en Angleterre, j’la jette toujours comme ca”. C'était amusant et triste à la fois
car il lui semblait d’être la chose la plus extraordinaire à accomplir, comme si ses pays
avaient toujours au air mystique, alors que pour des milliers de gens, c’est la norme.
Nous avons quitté le petit café, plein de ses charmes et de ses locaux, en nous demandant ce
qu’ils allaient penser de ce couple, peut-être Anglais ou Francais, qui sait, on ne pouvait pas
vraiment savoir

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